Nabuchodonosor
Lorsque nous sommes arrivés au stade, cinquante mille personnes attendaient mon arrivée. Tout le monde s’est levé et a commencé à m’acclamer en me voyant pénétrer sur le stade.
Nabuchodonosor avait dépêché trois unités de cavalerie supplémentaires au cas où mes supporters deviendraient un peu trop enthousiastes. Il y avait déjà eu un début d’émeute la veille et certaines personnes avaient été blessées, alors le vieux « Nabu » n’avait pas envie de prendre de risques pour le match d’aujourd’hui.
Les cavaliers faisaient très chic avec leurs armures.
Je crois qu’ils étaient contents d’assister au match de base-ball et de me voir faire sortir la balle du stade tellement je cognais fort. C’était quand même vachement mieux que d’aller faire la guerre.
Je suis descendu aux vestiaires, et la fille est venue avec moi. Elle s’appelait Nana-Dirat. Lorsque je suis entré dans les vestiaires, tous les joueurs qui étaient là ont interrompu leur conversation et m’ont regardé traverser la pièce en direction de ma loge particulière. Il régnait un silence absolu. Personne ne savait quoi dire. Je ne peux pas leur en vouloir. C’est vrai, qu’est-ce qu’on peut bien dire à quelqu’un qui a marqué vingt-trois points en vingt-trois coups les vingt-trois dernières fois qu’il a été batteur ?
L’équipe et moi avions depuis longtemps dépassé le stade des parlottes.
J’étais comme un dieu pour eux.
Ils venaient faire leurs dévotions à l’autel de ma batte.